Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VERSATILE
10 mars 2007

Studio 60 on the Sunset Strip - S01E01

Studio 60 on the Sunset Strip était l’un des événements majeurs de la rentrée télé US pour deux raisons essentielles : le retour de Mathew Perry dans une série après la fin définitive de Friends et celui de Aaron Sorkin, suite à la dernière saison de The West Wing.

Tous les fidèles de la série décrivant les différentes législatures du président Bartlett et de son staff considèrent généralement « West Wing » (« A la maison blanche ») comme un  chef d’œuvre d’écriture télévisuelle, un mécanisme de précision reposant sur la qualité des dialogues et des situations. Pour faire simple, le texte de Sorkin, dans la bouche de ses comédiens , c’est du véritable caviar que l’on déguste sans modération. Mathew Pery avait d’ailleurs interprété un petit rôle dans quelques épisodes des saisons 4 et 5 de West Wing, il rejoint naturellement le nouveau projet de Sorkin.

Studio Sixty on the Sunset Strip (déjà, ce titre !) nous plonge dans les coulisses d’une émission éponyme, sorte de Saturday Night Live en perte de vitesse que son producteur executif, Wes Mandell, décide de saborder un soir de direct suite à la censure d’un sketch. Jordan McDeere, nouvelle directrice des programmes de la chaîne décide alors de rappeler au secours du programme le duo de scénaristes remercié plusieurs années auparavant : Matt Albie (Matthew Perry) et Danny Tripp (Bradley Whitford, qui interprétait Josh Leeman dans West WIng).


studio_60_on_the_sunset_strip


On voit bien dès le départ ce qui pouvait intéresser Aaron Sorkin dans cette description sans concession du microcosme télévisuel : mettre une nouvelle fois en scène la coulisse, montrer une équipe au travail, analyser les relations, les luttes de pouvoirs. Dès le premier plan du show, on retrouve sa patte inimitable à la faveur de ces longs plans séquences où des personnages en action (physique bien sûr mais souvent aussi verbale) traversent un décor, en explorent le moindre recoin suivi de près par la caméra. C’était le dispositif principal de The West Wing, Aaron Sorkin  inaugure son nouveau bébé par un plan identique, afin de prendre le spectateur par la main. Il pousse l’auto-dérison jusqu’à mettre en scène un sketch se déroulant dans le bureau oval avec un président grotesque et lamentable. Une drôle de mise en abîme qui nous indique que Sorkin ne se prend pas toujours au sérieux et que le ton de Studio 60 sera davantage porté sur la comédie que The West Wing. Cela ne veut pas dire qu’il a choisi d’abandonner la rigueur d’écriture qui le caractérise, cette petite musique des mots qui chante à nos oreilles. Non, le premier épisode de Studio 60 témoigne toujours d’un souci invariable de convoquer la réplique juste, en toutes circonstances.

Le glissement semble donc se faire naturellement des couloirs de la Maison blanche aux studios d’une émission de télé, Sorkin ne manifeste aucune condescendance envers ses nouveaux personnages.  On pouvait craindre que passer d’une leçon de démocratie à l’observation du milieu des médias aurait pu le rendre hautain ou supérieur, il n’en est rien, si certains portraits de patrons de chaînes se font au vitriol, c’est toujours en évitant la caricature dans laquelle aurait pu tomber un tel projet.

On attend donc la suite avec impatience, en espérant que les mauvais scores d’audience enregistrés par la série ne remettent pas en cause sa pérennité à long terme.

Publicité
Publicité
Commentaires
VERSATILE
Publicité
Archives
Publicité