Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VERSATILE
4 mars 2007

Click

18661015Il y a certaines comédies (de nombreuses) qui parviennent tout juste à vos arracher un misérable sourire.et puis il y a celles dont on n'attend pas grand chose d'un pitch improbable, et qui finalement se révèlent être de petits miracles qui ne disent rien de moins que l'essentiel. Click fait partie de cette seconde catégorie, miraculeuse, dont on compte les réussites sur les doigts d'une seule main.

Michael Newman est un architecte qui travaille comme un forcené pour devenir l'associé de son boss, et qui est obligé de sacrifier pour cela sa vie de famille, sa femme et ses deux enfants (et son chien !). Jusqu'au jour où il met la main sur une télécommande vraiment « universelle », un modèle unique qui lui permet d'agir sur les éléments de son quotidien : baisser le volume des aboiements du chien, accéler la sortie « popo » du toutou, procéder à des incrustations d'images de matchs de foot pendant que sa femme le harcèle de reproches, ou à des arrêts sur image. Bref, de quoi se simplifier l'existence, évacuer toutes les contraintes de la vie courante pour n'en garder que le meilleur. La télécommande permet en outre d'afficher un menu autorisant les retours en arrière, que Michael utilise pour revivre les moments clés de son existence, depuis sa naissance, jusqu'à sa rencontre avec sa future femme. La première partie du film exploite au maximum son pitch, multiplie les trouvailles comiques liées à l'utilisation de ce gadget, pousse jusqu'au bout son argument dans un vrai rythme de comédie qui ne faiblit à aucun moment et évoque dans ses meilleurs moments « Un jour sans fin », qui reposait lui aussi sur un pitch fantastique. Adam Sandler s'en donne visiblement à coeur joie et la distribution s'offre le luxe de seconds rôles absolument jouissifs et prestigieux. Kate Beckinsale prouve qu'elle sait faire autre chose que combattre des vampires en tenue de cuir moulante. David Hasselhoff est parfait en patron tyrannique, même pas franchement antipathique, juste parfaitement crétin ! Christopher Walken fait du Christopher Walken mais le vrai bonheur tient dans les retouvailles avec Henry Winkler, le Fonzy des « Jours Heureux » dans le rôle du père de Michael, toujours aussi « vert » au grand dame de son fils qui assiste avec dégoût aux transports amoureux de ses parents seniors.

La seconde partie du métrage bascule contre toute attente dans la fable humaniste à la Capra : la télécommande reste bloquée sur l'option « avance rapide » et dans ses moments-là, Michael vit sa vie en pilotage automatique. Il est présent physiquement pour ses proches, mais est absent mentalement. Sa vie lui échappe inexorablement et dans les brefs moments où il revient à la réalité, il ne peut que constater le désastre qu'est devenue son existence, pour lui et sa famille. Cet argument est strictement celui de « La vie est belle » où James Stewart observait aussi les dégâts qui s'abattaient sur sa petite communauté dans l'hypothèse de son décès. « Click » parvient alors, à la faveur de cette pirouette narrative, à émouvoir son audience malgré une morale convenue sur la famille (« family comes first »). On pardonne alors aisément ce twist final qui redirige le film vers un happy end de circonstance, tant ce qui a précédé se révèle supérieur au comique ras des paquerettes et la plupart du temps régressif que nous propose la production américaine en général.

Publicité
Publicité
Commentaires
VERSATILE
Publicité
Archives
Publicité