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VERSATILE
5 mars 2007

OSS 117 - Le Caire, nid d'espions

18602611_vignJean François Halin (scénariste) et Michel Azanavicius ont tous deux travaillé sur Canal + pour les Guignols et/ou les Nuls et ça se voit, tant les influences des Monthy Python et du ZAZ (Zucker/ Abraham/ Zucker, auteurs des « Y-a-t-il un pilote/ Un flic....) sont déterminantes. Humour non-sensesque, parodique, second degré revendiqué, personnage principal stupide et complètement largué, toute la panoplie comique est déployée pour faire mouche quasi systématiquement. OSS 117 est drôle, oui, souvent hilarant et réserve plusieurs scènes d'anthologie telles que la ré interprétation de « Bambino » au banjo et l'appel à la prière contrariée du muezzin par un Jean Dujardin soucieux de son sommeil ! Instantanément culte ! Cependant, si OSS 117 n'était resté que sur un strict registre parodique, le film n'aurait été qu'une coquille vide, drôle certes, mais stérile. Heureusement, les auteurs ont aussi envisagé OSS 117 comme un vrai film  d'aventure à l'ancienne, sur une intrigue inexistante certes, mais où se manifeste un respect des codes inhérents au genre. Pré génrique en noir et blanc (hommage à James Bond), stock shots garantis d'époque (?), projection sur écran en arrière plan des séquences en voiture, décors, costumes, coiffures et postures d'époque, photo « à l'ancienne », toute la direction artistique concourt à un gage de qualité souvent absent des comédies. Un sentiment nostalgique et désuet s'impose naturellement à la vision de ce film. On pense souvent à un cinéma tel qu'il s'envisageait dans les années 60 et notamment à la série des Fantômas de André Hunnebel, aussi réalisateur de plusieurs OSS en son temps.

Mais OSS 117 doit aussi sa réussite à son acteur principal, Jean Dujardin, que nous avions réussi à éviter en Brice de Nice, mais qui s'impose ici comme une figure incontournable du cinéma français. Il réussit à donner à  Hubert Bonnisseur de la Bath, personnage stupide, xénophobe, homophobe, misogyne, colonialiste, inculte et auto satisfait, un côté sympathique à la faveur d'un sourire en coin, un soulèvement de sourcil ou une posture caricaturale et emporte avec lui la complicité du spectateur. Il trouve toujours le bon rythme dans la séquence pour faire glisser le ton d'un  sérieux emprunté à la parodie décalée.

Voilà donc le type de projet comique qui pourrait s'imposer comme une alternative aux Bronzés 3 ou aux films de Weber. Un humour certes beaucoup plus décalé et qui ne conviendra pas à tous, mais pas non plus tout à fait excluant comme pouvait l'être vécu un film comme Asterix : Mission Cléopatre, davantage frappé du sceau Canal +. En tout cas, cet OSS – là pourrait marquer le début d'une nouvelle franchise dont on souhait qu'elle conserve ce même niveau d'excellence.

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