The Descent - Zone 2 Uk Collector
Il y a quelques mois de cela, Quentin tarantino avait
réveillé le sentiment claustrophobique des spectateurs en enterrant
vivante sa "Mariée" dans Kill Bill volume 2. A la faveur d'un unique
écran noir, le réalisateur nous avait rappelé ce que l'obscurité totale
produisait comme effet de suggestion et par là même, de peur panique et
d'angoisse.
Neil Marshall, avec "The Descent" va beaucoup plus
loin : en plongeant six femmes dans une équipée spéléologique qui
tourne mal, il réveille les terreurs abyssales enfouies en chacun de
nous et produit une panique physique telle que rarement éprouvée de
récente mémoire dans le cinéma d'horreur.
La réussite de The descent tient à ce qu'il obéit aux fondamentaux du genre : caractérisation des personnages réduite à son minimum, trauma inaugural dissimulant un secret dont la résolution produit un suspens psychologique, montée progressive de l'angoisse. Pendant une cinquantaine de minutes, auncun événement de type fantastique n'intervient dans le récit. Neil Marshall organise son suspense autour des aléas techniques d'une randonnées dans les cavernes : franchissements périlleux, cordées délicates, chutes, sensation d'être épié, peur du noir. Puis surgit la rencontre improbable avec une horde de créatures anthropophages, mi vampires, mi chauve-souris, qui va décimer les randonneuses et révéler les instincts de survie de chacune, libérer leurs instincts primaires, bestiaux et barbares. Au sein d'un genre ultra codifié, Neil Marshall déjoue les clichés : en lieu et place d'une bande de Spice Girls vociférantes, il substitue une horde de guerrière tactiques, obligées de contrôler leurs émotions pour garder le silence, les créatures, aveugles, se dirigeant aux sons et aux mouvements. Celles auxquelles on donnait le moins de chances de survie vont se révéler les plus redoutables combattantes.
Le film cite implicitement ce que le cinéma a produit de
meilleur dans le genre "survivor movies" : on pense à Délivrance pour
le retour à la nature de citadins, Predator pour la confrontation avec
une race inconnue, Alien pour le jeu de cache-cache dans le noir.
Au-delà
du simple jeu de massacre qui nous réserve son lot d'hémoglobine
décomplexé et de débordements gores incontrôlés, il n'est pas interdit
de lire dans cette plongée dans l'horreur un révélateur de la psyché
des personnages : le film peut alors être regardé comme un travail sur
le deuil, ce qui nous vaut un plan final lourd d'émotion, inhabituel et
audacieux dans le cinéma de genre, mais qui le distingue du tout-venant
de la production.
Le Dvd
Le
double dvd édité en grande-Bretagne qui sort quasi simultanément à
notre sortie en salle hexagonale possède une piste DTS plein débit
particulièrement efficace. Le caisson de basse se manifeste dès la
première scène dans les rapides. Il accompagne les principales montées
d'adrénaline que réserve le film. Les cinq caneaux sont sollicités de
façon pertinentes pour signifier les bruitages alentours et manifester
le danger environnant. C'est la piste à privilégier pour goûter au
travail sonore de ce film.
L'image est parfaite : les noirs sont convaincants et le transfert numérique n'est jamais pris à défaut.
Les bonus, dont aucun n'est sous titré en français voire même en anglais sont donc à réserver aux anglophones accomplis.